Cher Noé, cher Jonas (37)

Cher Noé, cher Jonas,

Dimanche ! Comment allez-vous ? Ici, le repos fait du bien, même en confinement. Tout se calme un peu, les commentaires, les interviews, les prévisionnistes, les prophètes…Silence. L’occasion d’entendre un peu mieux, de faire autre chose que de réagir. Après le cap des 40 jours, sur ce plateau de maturité chèrement acquis, la question se pose : comment passer en bio, comment capter l’énergie renouvelable capable de nous réinscrire durablement dans des forces plus grandes que nous ? Je regarde. Il y a l’air, le vent, le souffle. Pour le capter, il faut lever le nez, décider de passer outre tout ce qui nous préoccupe et déployer une voile, une éolienne, un cerf-volant, un planeur…Capter l’air demande d’exposer quelque chose, de le risquer, de l’ouvrir. L’air appelle à voir haut, plus haut que soi et loin, bien plus loin que soi. Premier constat : on ne capte rien en étant recroquevillé. Le vent ne s’emprisonne pas, il souffle où il veut, quand il veut Il y a le vent et il y a l’eau, le courant, les vagues. Pour capter l’énergie de l’eau, il faut être solide, enraciné, ancré. Il faut accepter qu’une force passe, comme dans les centrales et que, dans l’immobilité qui est la nôtre, quelque chose se mette en mouvement. L’eau demande de s’enfoncer dans la terre, de descendre, d’accepter une forme d’immobilité. Il s’agit de retrouver ses racines. Quand on descend on trouve de la boue, ce qui n’est pas forcément agréable mais qui est toujours bon signe…Enfin il y a la terre. Nous pouvons envisager de vivre de la permaculture c’est-à-dire de bien connaître notre lieu de vie, de faire les bonnes associations, de ne pas épuiser ce qui nous fait vivre, de préserver ce qui est vivant et de le favoriser. En résumé, passer en mode énergies renouvelables c’est lever la tête, regarder haut et loin, s’enraciner, accepter la boue, se servir des mouvements de la vie, s’associer intelligemment, préférer la singularité et la diversité, ne pas saturer notre sol ni épuiser nos proches, faire avec. Profiter de la maturité…
Je vous embrasse
Marie-Laure

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