In Silence We Speak

C’est la deuxième vidéo de danse pour l’établi du sens. Elle est signée du talentueux et très créatif chorégraphe Benjamin Millepied, l’ancien directeur artistique de l’opéra de Paris. J’aime l’énergie de ses créations. J’aime ce côté fluide et dynamique comme si tout était finalement possible. Comme si tout ce qui nous empêchait d’y aller se réduisait à l’ego.

La vidéo ci-dessous est un extrait de In silence We speak. Je suis touchée encore et encore par ce que j’y découvre à chaque fois que je regarde l’extrait. Ce qui me plait c’est que les deux danseuses, malgré les apparences, ne font pas les mêmes gestes au même moment. Elles ne sont pas tout à fait synchro. Il y a un décalage. Un retard. Une différence. Une singularité. J’aime bien cette idée de la pluralité.

Cela rejoint la pluralité des interprétations. C’est vraiment beaucoup plus beau quand le texte est lu autrement, à chaque fois, par chacune des personnes. Les deux danseuses interprètent la même musique et la même danse mais le font à leur manière. C’est fluide. C’est vivant. Elles obéissent à autre chose qu’à des consignes. Ou plutôt elles obéissent aux consignes à leurs manières. C’est ce qui fait toute la différence entre une troupe de majorettes et un artiste. Et pourtant il y a peu d’ego dans leur interprétation. Rien n’est en force malgré le gainage musculaire nécessaire aux mouvements contrôlés. Pas de je souverain. Rachelle Rafailedes et Janie Taylor laissent passer à travers elles. C’est ce qui permet autant de douceur et autant de vie.

Comments Closed